Bulletin national de situation hydrologique d'avril 2024

Bulletin de situation hydrologique Eaufrance

Bulletin de situation hydrologique Eaufrance

Bulletin national de situation hydrologique d'avril 2024

25 Avril 2024
Ressource en eau
Pluviométrie
Précipitations
Rivières et cours d’eau
Hydrologie
Sécheresse
Eaux souterraines
Neige et glace
    En mars 2024 la sécheresse des sols est persistante sur le pourtour du golfe du Lion et l'est de la Haute-Corse mais les sols sont très humides sur le reste du pays avec des inondations et crues fin mars du Limousin et du sud du Centre-Val de Loire à la Bourgogne. Le rapport à la normale des précipitations est excédentaire de 85 % en moyenne sur la France. 58 % des niveaux des nappes sont au-dessus des normales.

    Le mois de mars a été très arrosé sur une grande partie de la France et assez agité avec plusieurs épisodes tempétueux. Dans un flux de sud à sud-ouest dominant, des perturbations actives se sont succédé sur le pays. Des remontées méditerranéennes ont généré des épisodes pluvieux intenses sur les Cévennes et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur du 8 au 10, les 26 et 27 puis les 30 et 31 tandis que des pluies très abondantes du 29 au 31 ont provoqué des crues et des inondations du Limousin et du sud du Centre-Val de Loire à la Bourgogne. Les passages perturbés se sont accompagnés d’importantes chutes de neige sur le sud des Alpes en début et toute fin de mois.

     

    Les précipitations ont été excédentaires de plus de 50 % sur une grande partie du territoire. Les cumuls ont atteint trois à cinq fois la normale sur le Sud-Est, voire plus sur les Cévennes et l’est de la région PACA tandis que la pluviométrie est restée déficitaire de plus de 30 % de l’Aude à la plaine du Roussillon. En moyenne sur le pays et sur le mois, l’excédent a atteint 85 %. Mars 2024 se classe ainsi au 5e rang des mois de mars les plus pluvieux sur la période 1959-2024. Sur la période de recharge de septembre à mars, la pluviométrie est excédentaire de plus de 25 % en moyenne sur la France. Elle est toutefois déficitaire de plus de 20 % sur l’Aude, l’Ariège, la Corse-du-Sud, l’Hérault et de 50 % sur les Pyrénées-Orientales.

     

    En ce qui concerne l’état des sols superficiels, la situation reste très contrastée entre le pourtour du golfe du Lion et le reste de l’Hexagone. Les sols superficiels sont encore très humides, voire proches de la saturation ou saturés sur la majeure partie du pays. Ils se sont nettement humidifiés sur le Sud-Est en mars excepté sur le delta du Rhône, le littoral languedocien, l’Aude, les Pyrénées-Orientales et l’est de la Haute-Corse. L’indice d’humidité des sols affiche ainsi des valeurs proches des records hauts sur la plupart des régions excepté sur la Normandie, l’Occitanie et la Corse. Les sols restent très secs à extrêmement secs sur l’est de la Haute-Corse et le pourtour du golfe du Lion.

     

    En mars 2024, la recharge reste active sur la plupart des nappes et 64% des points d’observation sont en hausse. L’état des nappes est satisfaisant sur une grande partie du territoire, notamment sur les nappes réactives, du fait d’une recharge 2023-2024 excédentaire. La situation est défavorable, avec des niveaux bas à très bas, sur la nappe inertielle du Sundgau (sud Alsace) et sur les nappes du littoral du Languedoc et du Roussillon.

     

    Globalement sur l’ensemble du territoire, suite aux fortes précipitations, les débits des cours d’eau ont augmenté en mars sans que la situation ne s’améliore toutefois sur le littoral occitan. Les trois quarts des stations ont maintenant un débit supérieur à la moyenne interannuelle pour ce mois.

     

    Au 11 avril, 2 départements ont mis en œuvre des mesures de crise et 4 départements sont concernés par des restrictions des usages de l’eau au-delà de la vigilance. À titre de comparaison en 2023 sur cette même période, 45 départements avaient mis en œuvre des mesures de restrictions des usages de l’eau et 10 départements étaient concernés en 2022.