Bulletin national de situation hydrologique de novembre 2023

13 Novembre 2023
Ressource en eau
Précipitations
Hydrologie
Rivières et cours d’eau

En octobre 2023 les précipitations ont été excédentaires de 40% en moyenne sur la France et le mois se classe au 2e rang des mois d'octobre les plus chauds sur la période 1900-2023. La période de recharge débute mais 65% des niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles.

Titre
Bulletin national de situation hydrologique de novembre 2023
Type
Rapport
Auteur(s)
Office International de l’Eau (OiEau)
Direction de la publication
Office International de l’Eau (OiEau)
édition
Office International de l’Eau (OiEau)
Contribution
Office français de la biodiversité (OFB), BRGM, Electricité de France (EDF), EPTB Seine Grands Lacs, EPTB Loire, Météo-France, Ministère de la Transition écologique (Direction de l'eau et de la biodiversité), Voies navigables de France (VNF)
Date de publication
13 novembre 2023
Couverture spatiale
FR
Couverture temporelle
01 octobre 2023
-
30 octobre 2023
Langue
Français
Nombre de pages
22 pages
Mots-clés
indice d’humidité des sols, restriction d'usage, précipitation cumulée, précipitation mensuelle, débit, nappe alluviale, pluviométrie, cours d'eau
Droits d'usage

Après un début octobre quasi estival avec un temps remarquablement chaud et sec jusqu’au 13, un défilé de perturbations très actives a balayé la majeure partie de la France durant la seconde quinzaine et le mois s’est achevé dans une ambiance automnale. Avec une température moyenne de 16.4°C, soit 2.7 °C au-dessus de la normale, octobre 2023 s’est classé au deuxième rang des mois d’octobre les plus chauds enregistrés depuis le début du XXe siècle, derrière octobre 2022 (+3.5 °C). Des épisodes méditerranéens ont concerné principalement les Cévennes du 18 au 19 puis l’est de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur du 19 au 20. Des remontées pluvio-orageuses intenses ont ensuite circulé des Cévennes au Jura le 23. En marge des passages perturbés, le pourtour du golfe du Lion et l’est de la Corse ont été en revanche très peu arrosés.

 

Les passages pluvieux, généralement plus nombreux que la normale sur un très large quart nord-ouest avec plus de douze jours de pluie, ont été en revanche moins fréquents des Pyrénées à l’Auvergne ainsi qu’autour du golfe du Lion et sur l’est de la Corse. Les précipitations ont été excédentaires de plus de 25 % sur une grande partie de l’Hexagone. Les cumuls ont souvent atteint une fois et demie à deux fois la normale de la Nouvelle-Aquitaine et des Pays de la Loire au Grand Est, au sud des Alpes et aux Cévennes ainsi que sur l’extrême nord et ont dépassé deux fois la normale des Landes au Cantal et au Poitou-Charentes. En revanche, les pluies ont été déficitaires des Pyrénées au sud de l’Aveyron, autour du golfe du Lion, sur la Côte d’Azur, l’est et le sud de la Corse ainsi que plus localement sur le centre et le sud de l’Auvergne. Le déficit a dépassé 75 % du Roussillon au littoral languedocien et sur la plaine orientale de la Haute-Corse. En moyenne sur le pays et sur le mois, la pluviométrie a été excédentaire de 40 %. Octobre 2023 se classe parmi les trois mois d’octobre les plus arrosés depuis 1959 sur le nord de la Nouvelle-Aquitaine.

 

La combinaison du déficit pluviométrique et des températures remarquablement élevées pour la saison a provoqué un maintien de l’humidité des sols à un niveau particulièrement bas pour la saison durant la première quinzaine d’octobre puis les sols se sont nettement humidifiés suite aux pluies abondantes du 18 au 31 sur une grande partie de l’Hexagone. En fin de mois, l’indice d’humidité des sols superficiels atteint des valeurs proches des records hauts sur le nord de la Nouvelle-Aquitaine. En revanche, les sols restent très secs autour du golfe du Lion ainsi que sur l’est de la Corse et l’indice d’humidité atteint un niveau record bas en fin de mois sur les Pyrénées-Orientales, niveau inférieur à une situation normalement rencontrée en milieu d’été.

 

En octobre, les niveaux des nappes sont en phase de transition. Les précipitations importantes à partir de mi-octobre et la mise en dormance de la végétation permettent d’initier une recharge des nappes : 41% des niveaux sont en hausse. Les tendances sont cependant contrastées selon la pluviométrie et la réactivité de la nappe.
Les pluies infiltrées sont insuffisantes pour engendrer une amélioration notable de l’état des nappes. La situation reste proche de celle de septembre : 65% des niveaux sont sous les normales mensuelles en octobre (66% en septembre). L’état des nappes demeure contrasté. Les niveaux sont sous les normales mensuelles sur une grande partie du pays, notamment sur le pourtour méditerranéen, le couloir Rhône-Saône et le sud de l’Alsace.

 

Globalement sur l’ensemble du territoire, les débits des cours d’eau se sont améliorés par rapport au mois précédent, les débits de base restent inférieurs à la médiane.

 

Au 13 novembre, 13 départements ont mis en œuvre des mesures de crise et 19 départements sont concernés par des restrictions des usages de l’eau au-delà de la vigilance. À titre de comparaison en 2022 sur cette même période, 49 départements avaient mis en œuvre des mesures de restrictions des usages de l’eau et 4 départements étaient concernés en 2021, 5 départements en 2020 et 18 départements en 2019.