Bulletin national de situation hydrologique d'août 2025
Une pluviométrie mensuelle déficitaire de 30 à 40 % en moyenne sur le Sud-Ouest. Les pluies de juillet ont eu peu d’impact sur les nappes et la vidange se poursuit pour 88% des points. 34 départements sont en crise. 51 départements sont en alerte ou alerte renforcée sécheresse.
La vague de chaleur qui a débuté le 19 juin s’est achevée le 4 juillet à l’échelle de la France. Après un début de mois caniculaire ponctué par quelques épisodes orageux, des perturbations se sont succédé sur le pays dans une ambiance nettement plus fraîche durant la deuxième quinzaine de juillet. Elles ont été assez actives sur la moitié nord, plus ponctuellement sur les régions méditerranéennes. Les orages se sont accompagnés de pluies localement intenses, notamment le 2 sur le Nord-Est, le 12 sur le Languedoc-Roussillon puis le 20 du Centre-Est au Sud-Est.
Les précipitations ont présenté de grandes disparités régionales. Elles ont été abondantes pour la saison sur le nord du pays, du Languedoc-Roussillon à la côte varoise et sur une grande partie de la Corse. Les cumuls ont été souvent excédentaires de plus de 25 % sur ces régions, atteignant par endroits une fois et demie à trois fois la normale des Pays de la Loire à la Normandie et aux frontières du Nord-Est et trois à cinq fois la normale autour du golfe du Lion ainsi que sur la Haute-Corse. Les pluies ont été en revanche généralement déficitaires sur le reste du pays, souvent de 25 à 75 % du Sud-Ouest au Centre-Est ainsi que plus localement sur l’extrême nord, le littoral breton, la Côte d’Azur et le sud de la Corse, voire localement de plus de 75 % sur l’ouest de l’Occitanie. À l’échelle de la France et du mois, la pluviométrie a été conforme à la normale*.
* : normales concernant température et précipitations : moyenne de référence 1991-202
Les sols superficiels sont plus secs que la normale à exceptionnellement secs sur une grande partie de la France. Ils se sont nettement asséchés du Sud-Ouest au Nord-Est. A contrario, suite aux épisodes pluvieux, ils se sont temporairement humidifiés sur le Nord-Ouest et le Languedoc-Roussillon, retrouvant par endroits une humidité conforme à la saison.
Les précipitations de juillet n’ont eu qu’un faible impact sur les nappes. La vidange a été ralentie par des épisodes de recharges localisés et ponctuels. Mais les niveaux sont restés en baisse (88%). L’état des nappes se dégrade lentement et reste hétérogène, de très bas à modérément haut. La situation des nappes réactives du nord-est est peu favorable, la fin de la recharge hivernale ayant été insuffisante. Elle est plus satisfaisante pour les nappes réactives ayant été soutenues par les pluies efficaces de fin d’hiver et du printemps et pour les nappes inertielles.
En juillet 2025, la France présente une situation hydrologique contrastée, avec une sécheresse marquée dans le centre et le sud, surtout au Massif Central et en Auvergne-Rhône-Alpes. Ces zones connaissent des cours d’eau très faibles, alors que le nord, notamment le bassin de la Seine, conserve des niveaux d’eau relativement bons. Seules certaines régions du nord et du sud-est, comme le pourtour méditerranéen, affichent des niveaux d’eau élevés.
Au 12 août 2025, 74 départements sont concernés par des restrictions des usages de l’eau au-delà de la vigilance dont 34 départements ont mis en œuvre des mesures de crise. À titre de comparaison en 2024 sur cette même période, 27 départements avaient mis en œuvre des mesures de restrictions des usages de l’eau et 75 départements étaient concernés en 2023.