Les milieux humides

Marais

Marais

Les milieux humides

Milieux humides
Eau et milieux aquatiques
Les milieux humides sont d’une très grande diversité : il est difficile de les définir de manière uniforme. Liés aux autres milieux aquatiques au sein du cycle de l’eau, les milieux humides sont présents sur l’ensemble du territoire, en métropole et dans les territoires ultramarins, mais sont globalement en forte régression.

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Des milieux variés, marqués par la présence d’eau

Définis par la convention de Ramsar de 1971, les milieux humides peuvent être recouverts d’eau en permanence ou inondés seulement lors de certaines périodes. Ce sont par exemple les zones de marécages, les mares, les bras morts des fleuves et des rivières. Ce sont aussi les forêts qui bordent les cours d’eau, dites forêts alluviales. Ce sont encore les prés salés ou les mangroves, sur le littoral, où ils communiquent à la fois avec les eaux douces et les eaux côtières lors des marées.

En 2023, la France compte 53 sites inscrits au titre de la convention de Ramsar, dont 41 en métropole et 12 en outre-mer. Ces sites s’étendent sur une superficie de plus de 3,8 millions d’hectares.

Cependant, la définition des milieux humides ne se restreint pas aux écosystèmes recouverts d’eau de manière permanente ou temporaire. La présence d’eau peut aussi se traduire par un sol gorgé d’eau.

Dans les tourbières par exemple, la sphaigne - la mousse qui les compose - se gonfle d’eau comme une éponge, parfois sans même que cela ne soit visible. Beaucoup de prairies sont également “humides”, leur sol étant saturé en eau une partie de l’année.

« Zones humides » ou « milieux humides » ?

Deux formulations sont souvent utilisées pour désigner les écosystèmes humides : « zones humides » et « milieux humides ».

Les écosystèmes visés par la convention de Ramsar de 1971 désignent de manière générique comme « zones humides » les milieux recouverts d’eau en permanence ou inondés de manière saisonnière.

La loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) de 2006 instaure un sens réglementaire aux zones humides. Elle désigne les milieux dont la végétation naturelle est typique (adaptée à une forte présence d’eau) et dont le sol est marqué par la présence d’eau (par exemple par l’existence de traces de rouille dans le sol, qui témoignent de l’oxydation du fer par l’eau). Au sens de la LEMA, les « zones humides » doivent être préservées dans un objectif de gestion équilibrée et durable de l’eau.

Par opposition, et pour éviter toute ambiguïté, il est question dans cet article de « milieux humides » pour désigner tous les écosystèmes, plus génériques, correspondant à la définition de la convention de Ramsar. Dans ce sens, seule une partie des milieux dits « humides » est concernée par les obligations de la LEMA sur les « zones humides ».

En ce sens, de nombreux milieux aquatiques - ruisseaux, étangs peu profonds, estuaires et autres - peuvent ainsi être considérés comme des milieux humides. Toutefois, au delà de six mètres de profondeur (souvent le cas des lacs, des fleuves ou des eaux côtières), ils sont généralement exclus de cette appellation. Dans tous les cas, ils sont très souvent connectés à d’autres milieux humides : c’est par exemple le cas des fleuves avec les bras morts qu’ils alimentent.

Les milieux humides peuvent être naturels, mais parfois leur existence résulte des activités humaines : stations de lagunage des dispositifs d’épuration de l’eau, plans d’eau artificiels, marais salants en sont des exemples. Il s’agit alors de milieux humides artificiels.

Des milieux humides d'une grande variété

Des milieux humides d'une grande variété

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Les milieux humides dans le bassin versant

Les milieux humides participent au cycle de l’eau. Au sein du bassin versant, ils communiquent entre eux ou avec d’autres milieux aquatiques directement ou par l’intermédiaire de rivières et de ruisseaux (en savoir plus sur le bassin versant). Sur le littoral, ils sont parfois indépendants du réseau de cours d’eau mais communiquent directement avec les eaux côtières.

L'eau présente dans ces milieux peut provenir des précipitations, ou être apportée par un cours d’eau affluent ou une source souterraine. En se gorgeant d’eau, les milieux humides la stockent temporairement, avant de la restituer vers l’aval. Ils peuvent constituer une zone de source pour une rivière, mais aussi participer à la recharge d’une nappe souterraine ou alimenter un lac. Ainsi, les milieux humides agissent comme des zones tampons dans le cycle de l’eau (en savoir plus sur le fonctionnement des milieux humides).

Les milieux humides dans le bassin versant

Les milieux humides dans le bassin versant

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Les milieux humides en France

Les milieux humides sont présents sur l’ensemble du territoire français. Leur abondance dépend de la définition qui est retenue (en savoir plus sur la définition des milieux humides). Leur répartition naturelle est néanmoins liée à des paramètres géographiques :

  • la géologie et la nature du sol déterminent son caractère imperméable ou non ;
  • le climat, notamment la quantité des précipitations et l’intensité de l’évapotranspiration, déterminent le caractère “sec” ou “humide” d’une région ;
  • la topographie, en particulier la pente du sol et la présence de cuvettes, détermine la tendance de l’eau à s’écouler ou à stagner.

À ces facteurs naturels s’ajoutent les pratiques des êtres humains. Longtemps considérés comme des territoires “contraignants”, impossibles à cultiver et envahis de moustiques, les milieux humides ont fait l’objet de travaux pour les assécher. La surface qu’ils occupent a ainsi fortement régressé au fil des siècles, et plus encore depuis la mécanisation des travaux de drainage et d’aménagement. Aujourd’hui, les milieux humides s’observent principalement en dehors des secteurs urbanisés.

Dans le but de mieux connaître les milieux humides sur le territoire, des démarches d’inventaire sont entreprises régulièrement. Ces inventaires nécessitent la réalisation d’études de terrain, généralement commanditées par les collectivités territoriales - communes et collectivités de commune en particulier.

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Il dresse un panorama des fonctions, des menaces et de la réglementation qui s’y applique. Il apporte également des informations sur les outils et structures compétentes pour mener des actions de préservation et de restauration.