

Cours d'eau à sec
Lit d'étiage avec un profil en V, ruisseau de Corne Bouche, Doubs
© Michel Bramard / Agence française pour la biodiversité
La sécheresse
Les sites de données sur la sécheresse
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La sécheresse, un phénomène naturel
La sécheresse est un évènement climatique exceptionnel, mais naturel, caractérisé par un déficit en eau sur une période plus ou moins longue, qui dépend fortement des conditions locales (climat, type de végétation, etc.).
Sécheresse ou canicule ?
La sécheresse qualifie le manque d’eau, alors que la canicule est une période de température élevée. Un épisode est qualifié de caniculaire lorsque les températures minimales et maximales ne descendent pas en dessous de seuils spécifiques, plusieurs jours consécutifs.
Les deux phénomènes sont toutefois liés. Les températures élevées accentuent l’évaporation de l’eau, et donc la sécheresse des sols. En retour, la plus faible quantité de vapeur d’eau dans l’air favorise son échauffement.
La sécheresse doit être considérée à plusieurs niveaux. La sécheresse météorologique correspond à un déficit prononcé et prolongé de précipitations. Dans la majorité des cas, cela veut dire qu’il ne pleut pas durant une longue période.
Cumulée à d’autres facteurs, l’absence de précipitations peut conduire progressivement à la sécheresse édaphique (ou sécheresse agricole). Le manque d’eau se répercute sur les sols et altère le développement de la végétation : les racines des plantes ne sont plus capables d’extraire le peu d’eau qu’il reste dans le sol.
Le déficit pluviométrique peut aussi se répercuter sur le niveau d’eau dans les milieux : c’est la sécheresse hydrologique. De la fin du printemps au début de l’automne, les milieux aquatiques sont essentiellement alimentés par les eaux souterraines - c’est la période de basses eaux. À mesure que cette période avance, le niveau des nappes souterraines et le débit des cours d’eau diminuent. En cas de sécheresse météorologique associée prolongée, cette baisse peut être forte : il s’agit de l’étiage.
L’étiage correspond au débit exceptionnellement faible d’un cours d’eau. Il arrive que ce concept soit aussi employé pour les eaux souterraines pour qualifier le niveau très bas d’une nappe. Les étiages les plus prononcés peuvent aller jusqu’à un assec des milieux, c’est-à-dire qu’il n’y a plus d’eau s’écoulant dans le lit de la rivière.
La sécheresse géotechnique est une période de durée variable, caractérisée par un déficit pluviométrique se traduisant par une diminution de la teneur en eau du sous-sol. Le sol argileux présente la particularité de voir sa consistance se modifier en fonction de sa teneur en eau. Dur et cassant lorsquʼil est asséché, il devient plastique et malléable à un certain degré dʼhumidité. Ces modifications de consistance peuvent sʼaccompagner de variations de volume : fortes augmentations de volume (phénomène de gonflement) lorsque la teneur en eau augmente, et inversement, rétractation (phénomène de retrait) en période de déficit pluviométrique marqué (d'après Ministère en charge de l'écologie).
En France, en 2015, 205 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle au titre de la sécheresse géotechnique.
Le site Onde présente les données d’étiage des cours d’eau sur l’ensemble de la métropole.
Accédez aux observations visuelles réalisées par les agents départementaux de l'OFB pendant la période estivale sur l’écoulement des cours d’eau.
La Garonne en étiage en août 2016
© Jean-Pierre Flips / Flickr - CC BY-NC-ND 2.0

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Le mécanisme naturel de déclenchement d’une sécheresse
Le paramètre déterminant d’une sécheresse météorologique est l’absence de pluie sur une période inhabituellement longue. Lorsque cette situation perdure, la sécheresse s’étend progressivement au sol (sécheresse édaphique) et aux milieux aquatiques (sécheresse hydrologique). Le nombre de jours sans pluies entraînant une sécheresse édaphique ou hydrologique varie fortement selon le climat et la saison, la nature du sol ou encore la végétation en place. Globalement, ce délai est beaucoup plus court au cœur de l’été qu’au début du printemps.
Le déclenchement d’une sécheresse est aussi influencé par les saisons précédentes. Une recharge hivernale exceptionnellement faible augmente fortement le risque que survienne une sécheresse au cours de l’été qui suit. Les épisodes de sécheresse extrêmes résultent d’ailleurs très souvent de déficits pluviométriques répétés sur plusieurs saisons consécutives.
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Un phénomène potentiellement accentué par les activités humaines
Les prélèvements d’eau réalisés pour les activités humaines peuvent accentuer fortement la dynamique de la sécheresse et la sévérité des étiages naturels. En raison des évolutions de climat qu’il implique (l’augmentation des températures, par exemple), le changement climatique est aussi susceptible de rendre les sécheresses plus fréquentes et plus sévères.
Les étiages d’hiver
Dans certains territoires particulièrement froids en hiver, comme les zones de montagne, un étiage peut intervenir en plein hiver, alors que les précipitations sont importantes. Ce cas particulier s’explique par la nature de ces précipitations : sous forme de neige, l’eau reste stockée en surface du bassin-versant jusqu’à l’amorce de la fonte et du dégel. Le débit des cours d’eau peut chuter fortement, menant à des étiages sévères. Cette « fausse sécheresse » peut conduire aux mêmes difficultés d’approvisionnement en eau de surface que durant les sécheresses estivales.
La banque nationale des prélèvements quantitatifs en eau (BNPE) recense les informations sur les prélèvements sur la ressource en eau en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer.
Le site Propluvia permet de connaître les restrictions en cours pour les départements de métropole, et d’accéder aux arrêtés préfectoraux instaurant ces restrictions (arrêtés sécheresse).