Bulletin national de situation hydrologique de novembre 2025
Une pluviométrie mensuelle en moyenne proche de la normale mais avec des grandes disparités régionales. L’état des nappes reste généralement satisfaisant avec 43% des points d’observation au-dessus des normales mensuelles. 10 départements sont en crise. 9 départements sont en alerte ou alerte renforcée sécheresse.
Les conditions anticycloniques qui se sont installées sur la France fin septembre ont dominé jusqu’au 18 octobre 2025. Le temps est resté calme et sec sur la quasi-totalité du territoire hormis du 3 au 5 au passage d’une perturbation pilotée par la tempête « Amy » qui a sévi sur les îles Britanniques. À partir du 19, des perturbations actives se sont succédées sur le pays jusqu’à la fin du mois. Elles se sont accompagnées de violentes rafales de vent le 23 sur l’ensemble du territoire au passage de la tempête « Benjamin » et plus localement le 20 au passage d’une tornade sur le Val-d’Oise.
Les précipitations ont présenté de grandes disparités régionales. Elles ont été globalement déficitaires de 15 à 50 % de la Bretagne et des Pays de la Loire à l’Île-de-France et aux Ardennes ainsi que sur le sud de l’Aquitaine et de la région PACA. Le déficit a atteint 30 à 70 % sur le centre d’Auvergne-Rhône-Alpes, le sud de l’Occitanie et la Corse, jusqu’à plus de 90 % par endroits sur les Hautes-Pyrénées, l’est de la Haute-Corse et le Languedoc- Roussillon. À l’inverse, les cumuls de pluie ont été généralement excédentaires de plus de 30 % des Charentes et du nord de l’Aquitaine à l’ouest de l’Auvergne ainsi que sur l’extrême nord du pays, les Vosges, le Jura, le nord des Alpes et très localement le Vaucluse atteignant par endroits une fois et demie à trois fois la normale. À l’échelle de la France et du mois, la pluviométrie a été proche de la normale.
* : normales concernant température et précipitations : moyenne de référence 1991-2020
Les sols superficiels se sont humidifiés sur la majeure partie du pays et l’humidité des sols est proche de la normale sur une grande partie du territoire. Toutefois, les sols sont encore généralement plus humides que la normale du nord de l’Auvergne à la Lorraine et à l’Alsace. En revanche, ils restent plus secs que la normale sur le nord-ouest de l’Hexagone et la Corse et se sont nettement asséchés près des Pyrénées ainsi que du Languedoc-Roussillon aux Cévennes.
Les pluies de fin août et de septembre ont été propices à l’observation des premiers épisodes de recharge sur les nappes réactives. Les niveaux des nappes inertielles demeurent en baisse. Les tendances s’inversent avec 29 % des niveaux en hausse (9% en août). Les situations s’améliorent par rapport à août et sont généralement satisfaisantes, de modérément bas à modérément hauts. La situation est inquiétante, avec des niveaux bas à très bas, sur les nappes du Roussillon, de l’Aude et du sud de la Corse.
Le début de la période de recharge se confirme en octobre, avec 37% des niveaux en hausse (29% en septembre). Les épisodes de recharge sont cependant peu intenses et l’état des nappes se dégrade légèrement par rapport à septembre. Les situations restent généralement satisfaisantes, de modérément bas à modérément hauts. La situation est déficitaire, avec des niveaux bas à très bas, sur les nappes du Roussillon, de l’Aude et du sud de la Corse.
En octobre 2025, la carte d’hydraulicité montre de fortes disparités régionales, avec des débits déficitaires dans l’ouest et le sud-est. A l’inverse, le quart nord-est présente des conditions excédentaires.
Au 14 novembre 2025, 19 départements sont concernés par des restrictions des usages de l’eau au-delà du niveau de gravité vigilance, dont 10 départements qui ont atteint le niveau de crise. À titre de comparaison en 2024 sur cette même période, 6 départements avaient mis en œuvre des mesures de restrictions des usages de l’eau et 30 départements étaient concernés en 2023.