L'évaluation de l'état chimique des eaux repose sur les données de surveillance bancarisées dans Adès (eaux souterraines) et Naïades (eaux de surface). 

L’estimation des pressions agricoles est souvent appréhendée par l’utilisation de la BNV-D Traçabilité (banque nationale des ventes des produits phytopharmaceutiques). 

L’établissement d’un lien entre la pression et l’impact nécessite le croisement des données issues de ces différentes bases. Ce croisement (ou jointure) repose souvent sur l’utilisation du code Sandre. Si pour un certain nombre de molécules, ce croisement ne pose pas de difficulté particulière, pour d’autres, ce croisement est plus complexe. En effet, au fil du temps, le travail de codification a évolué (meilleure prise en compte des problématiques liées à l’existence d’isomères, utilisation de produits où la substance active est sous forme de sels, etc.).  L’exploitation rétrospective des données de certains paramètres peut donc être complexe. 

L’objectif de cette action est, sur une quinzaine de paramètres, de mener un examen critique et de proposer des règles à la fois sur la surveillance, l’évaluation de l’impact et l’estimation de la pression.

Les 3 grandes étapes ont été :

1. Identifier des paramètres d’intérêt,
2. Examiner les paramètres retenus,
3. Assurer la diffusion de l’information. 

Les paramètres retenus en concertation avec l’OFB et le GT National Eau souterraine visent à couvrir différentes problématiques : molécules i) avec des formes isomères/énantiomères, ii) avec des formes salines iii) avec des données rattachées à un code Sandre gelé et un code Sandre actif, et iv) pour laquelle il n'y a pas de méthode analytique spécifique.
Les paramètres retenus sont : 

• Glyphosate
• Métolachlore
• Chloridazone
• Bromoxynil
• Chlorate
• Diméthénamide
• Mécoprop
• Métalaxyl
• Cyperméthrine
• Dichlorprop
• Hexachlorocyclohexane
• Dithiocarbamates
• Spinosad
• Fluazifop
• Dinocap

Sources d'information

Les différentes sources d’informations ont été consultées au cours de l’année 2024.

Référentiel Sandre

Recherche du code Sandre de la substance active et de l’ensemble des substances référencées comme variants dans E-phy – code ayant un statut actif ou gelé.

Dossier établi dans le cadre d’homologation pour l’EFSA  de la substance active concernée (« peer review of the pesticide risk assesment ») : Dans ce dossier pour les substances actives récemment (re)examinées, l’annexe A fait des recommandations sur les paramètres à considérer pour une surveillance dans l’eau (les matrices eau de surface, eau souterraine et eau de consommation sont différenciées le cas échéant). 

E-Phy est le catalogue des produits phytopharmaceutiques des matières fertilisantes et des supports de culture autorisés ou ayant été autorisés en France. Dans cette base il est vérifié si la substance active considérée est répertoriée ou pas (en tant que substance active) et si des variants sont listés.  

BNV-D Traçabilité: la Banque Nationale des Ventes de produits phytopharmaceutiques par les Distributeurs agréés (BNV-D Traçabilité) recense les déclarations de ventes et d’achats de produits phytopharmaceutiques. Dans cette base, il est vérifié si la substance active et ses éventuels variants sont référencés.

Bases de données nationales : Naïades et Adès

Autres sources : 

• Travaux antérieurs menés notamment dans le cadre d’Aquaref :
  • Note concernant les paramètres recommandés pour la  surveillance des substances phytosanitaires
  • Note concernant la surveillance des substances énantiomères
  • Note concernant la surveillance des formes esters des substances phytosanitaires
• Sollicitation ponctuelle de laboratoires pour préciser des aspects analytiques ;
• Consultation du site du COFRAC pour vérifier sur quels paramètres il existe des laboratoires accrédités ;
• Porteur BNV-D Traçabilité.

Méthode d'étude des cas retenus 

Sur la base d’une expertise en chimie analytique, les différentes informations ont été croisées et examinées pour s’assurer de :

• L’identité de la molécule utilisée (et de sa forme chimique précise),
• L’identité de la molécule analysée,
• La capacité d’analyse par des méthodes classiques ou bien de la nécessité de développer ou d’adapter des méthodes spécifiques. 

Il est ainsi possible de donner les clés de correspondance entre les pressions et les impacts et des premières recommandations sur la façon de considérer des données de surveillance déjà bancarisées (évolution du code Sandre, « double » bancarisation etc.).

Cette expertise a été complétée par l’examen des données bancarisées dans Adès et Naïades. Cet examen a permis de voir quels codes sont effectivement utilisés ou manquants. Il a aussi permis d’identifier les molécules pour lesquelles des données « équivalentes » sont bancarisées sous plusieurs codes SANDRE et dans ce dernier cas, de proposer des évolutions des stratégies d’utilisation des données déjà bancarisées et de bancarisation des nouvelles données acquises. Cela a permis d’affiner les recommandations.

Pour chaque paramètre examiné, une fiche synthétisant les informations majeures et les recommandations a été établie. 

Chaque fiche est structurée de manière à émettre des recommandations en termes de : 

• Surveillance : en lien en notamment avec les capacités analytiques ou la possible dissociation dans le milieu des molécules utilisées.
• Impact : de manière à éviter de sommer des paramètres qui correspondent à la bancarisation de donnée équivalente, à articuler les informations relatives à plusieurs codes Sandre ou encore à éviter d’utiliser des paramètres qui n’ont pas de sens analytiquement parlant.
• Pression : afin de prendre en compte l’ensemble de la pression notamment si un paramètre de surveillance correspond à différentes substances appliquées (évolution historique des usages au gré des autorisations de mise sur le marché de produits, ou sels ou esters, …).

Ces fiches sont présentées ci-dessous.